Parlement Wallon – Commission de l’agriculture, de la nature et de la ruralité – 16.09.2024
Question orale de M. Patrick Spies à Mme Dalcq, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité, sur « la stratégie régionale forestière »
La parole est à M. Spies pour poser sa question.
M. Patrick Spies (PS). – Madame la Ministre, à la fin de la législature 2019-2024, il y a eu une tentative de faire approuver formellement par le Gouvernement wallon une stratégie régionale forestière. Sauf erreur de ma part, il n’y a pas eu d’adoption de cette stratégie par le Gouvernement wallon. Pouvez-vous me le confirmer ?
Malgré cela, le 30 mai dernier, le journal La Libre annonçait la publication de cette stratégie. Quel est donc le statut de ce document ? À quoi peut-il servir ?
Aujourd’hui, la forêt wallonne a plusieurs caractéristiques spécifiques. Elle appartient, pour plus de la moitié, à des propriétaires privés. La parcelle moyenne est de 3,4 hectares, de sorte qu’il est difficile d’avoir une gestion durable ou une diversification des plantations sur de si petites parcelles. De plus, l’état sanitaire de la forêt n’est pas bon, tandis que le taux d’exploitation des résineux dépasse leur taux de renouvellement. Face aux enjeux auxquels la forêt est confrontée, qu’entendez-vous faire de cette stratégie régionale ? Allez-vous vous l’approprier ou l’amender ?
De manière générale, pour gérer la forêt wallonne et améliorer sa résilience, il est indispensable de construire une politique avec les propriétaires privés. Comment entendez-vous créer cette relation de confiance qui est souhaitée par les propriétaires ruraux ?
La parole est à Mme la Ministre Dalcq.
Mme Anne-Catherine Dalcq, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité. – Monsieur le Député, une stratégie forestière régionale a pour objectif de présenter les grandes orientations et la vision partagée des acteurs quant à la gestion du patrimoine boisé de la Région wallonne à moyen terme. C’est dans ce contexte que Mme Tellier a engagé un vaste processus d’information et de concertation via les Assises de la forêt ainsi que des visites de terrain pilotées par la société Winch pour aboutir à la rédaction de 74 résolutions qui faisaient consensus chez les différents acteurs. Ce travail conséquent s’est étendu de mai 2022 à mars 2023.
Ensuite, un avant-projet de stratégie, rédigé sur base des 74 résolutions, a été préparé par l’administration et complété par Winch. S’en est suivi une nouvelle phase de consultation au cours de laquelle de nombreux avis ont été émis.
Les travaux d’élaboration ont abouti à une proposition de stratégie forestière régionale au mois
d’avril 2024, mais qui n’a pas été approuvée par le Gouvernement wallon. Comme elle vous l’a indiqué, Mme Tellier a néanmoins présenté le document non approuvé par le Gouvernement aux acteurs ayant participé au processus en mai dernier.
Je vous rejoins tout à fait lorsque vous indiquez qu’il faut travailler avec tous les acteurs, qu’ils soient publics ou privés. J’ai d’ailleurs plusieurs rencontres prévues dans les prochaines semaines à l’occasion desquelles, sans nul doute, le sujet de la stratégie forestière sera abordé. J’ai d’ailleurs pu rencontrer énormément d’acteurs à l’exposition Demo Forest.
En ce qui concerne le projet de document, et surtout les 74 résolutions que j’évoquais, je tiens à préciser que ce document de travail n’est pas perdu et pourra servir de bonne base aux discussions.
La parole est à M. Spies.
M. Patrick Spies (PS). – Merci beaucoup pour votre réponse. J’avais posé la question parce qu’en fait, on a récemment été invités par la NTF, une association qui représente les propriétaires ruraux en Wallonie. En outre, j’ai récemment rencontré le Réseau Nature, qui représente les organisations de protection de la nature chez nous en Communauté germanophone. Et lors de ces deux rencontres, l’on m’a parlé des grands défis qui attendent nos forêts à l’avenir. Et je pense en effet qu’il est extrêmement important que nous, en tant que politiciens, réfléchissions à ce sujet-là, en collaboration avec les communes, mais aussi avec les propriétaires forestiers privés.
